Nouvelles parutions Hiver 2019


Nouvelles parutions / mercredi, février 5th, 2020

Parutions 2019/2020

Sarah Plimpton, Ciels singuliers / Single Skies, Le Cormier, 2019

Harry Szpilmann, Genèses et magmas I, Le Cormier, 2019

Soline de Laveleye, Brindilles, Le Cormier, 2019

Élodie Simon, De hautes erres, Le Cormier, 2019

Harry Szpilmann, Genèses et magmas II. À la façon de la phalène, Le Cormier, 2020

En préparation 

Corinne Hoex, Uzès ou nulle part. Éd. orig., 2020 (à paraître).

Luc Dellisse, Le Cercle des Îles. Éd. orig., 2020 (à paraître).

Rodrigue Marques de Souza, Ventre de la vérité. Éd. orig., 2020 (à paraître).

Descriptif des derniers ouvrages parus 

Sarah Plimpton, Ciels singuliers / Single Skies.

Le Livre

Publié chez l’éditeur newyorkais Living Hand en 1976 à l’initiative de Paul Auster et Lydia Davis, ce livre de poésie de l’auteure américaine nous est proposé ici dans une traduction française que l’on doit au poète Mathieu Nuss. Celui-ci fait remarquer à juste titre dès l’ouverture de sa préface « que cette poésie s’inscrit à total contre-courant de ce qui nous parvient d’outre Atlantique depuis plusieurs décennies ». Il semble nécessaire de savoir que Sarah Plimpton est tout autant artiste plasticienne fort reconnue, d’où l’importance de la perception au cœur de ses textes. Poésie de la vision, chaque poème est un appel à voir puisque rien ne nous est caché, au premier abord du moins, bien qu’il s’agît toujours pour le poète de dévoiler le réel et tout ce qu’il porte d’inconnu. Ces moments, ces instant évoqués, reconstruits par le langage, par la parole poétique, prennent la forme de poèmes souvent brefs, à la composition précise, rigoureuse. Ils éveillent chez le lecteur des sentiments vifs d’être lié au plus près des choses et des êtres, au plus près des mouvements du corps, marquant ainsi notre enracinement dans la lumière du jour. Le monde qu’elle évoque en son menu détail nous devient familier. Comme le remarque si bien son traducteur : « Nouveauté et troubles que le poème suscite, toujours stimulant, parce que dans leur fragilité et instantanéité, et dans leur instantanéité et invincibilité, chaque fois ils semble dessiner (ou peindre) ce qu’il y a de plus urgent en poésie. Le poème est sans cesse en phase de transition… ». Une manière décisive, pourrait-on dire, de témoigner de l’état toujours mobile de la vision et de ce qu’elle tente d’approcher et qui tient à l’infini variété du vivant. Un texte à lire qui déroge des canons habituels et des préjugés bien ancrés au sujet de la poésie américaine contemporaine.

L’auteure

Née à New York, elle a partagé sa vie pendant de longues années avec André du Bouchet. Elle est peintre et poète. Elle a publié en français quelques suites de ses textes dans les revues suivantes : Po&sie, Le Mâche-Laurier et dans des numéros précédents de la revue L’étrangère. Un volume de ses textes est également paru en 2008 aux éditions Le Cormier (Bruxelles) sous le titre L’Autre soleil.

Sarah Plimpton, Ciels singuliers. Éd. orig. de la traduction, 2019.
(Traduction de Mathieu Nuss)
Tir. lim. à 325 ex. sur Munken Print 115 gr., dont 25 ex. numérotés et signés, accompagnés d’une gravure originale réalisée par l’auteur.
ISBN : 978-2-87598-022-9
L’ex. ord. : 15 €
Un des 25 : 150 €

Harry Szpilmann, Genèses et magmas I.

Le Livre

La singularité de l’œuvre poétique de Harry Szpilmann tient à ceci : elle s’accompagne à chaque instant de ses avancées d’une réflexion sur la poésie qui anime ses textes en profondeur. Et cette approche exprime une volonté irréductible de vouloir percer les opacités du monde à la fois sous la forme et par la langue poétique au sens stricte de terme, et par l’utilisation dissimulée, ici, mise au jour, là, de l’aphorisme, c’est-à-dire une volonté de mettre en exergue quelque certitudes infiniment questionnées dans leurs fondements, mais saisie sous une forme brève, incisive, non moins qu’impérieuse. Il y a chez lui quelque chose d’une urgence, ou mieux, d’une rage d’écrire qui n’incarne pas moins une rage de vivre. Chaque poème, jamais fermé sur lui-même, témoigne d’une expérience, ce qui ne lui interdit en aucune manière, bien au contraire, de dialoguer avec elle-même. Genèse et magmas, nous avertit l’auteur, « est traversé de part en part par une même problématique, à savoir la question du poétique. » Et il ajoute : « Ne prétendant nullement y apporter de réponse univoque et moins encore définitive, notre office, essentiellement, aura consisté à demeurer au plus proche de l’ouverture suscitée par la question, en habiter la source, et l’avoir absorbée dans la multiplicité des voix qui devraient naître du sortilège. » Se tenant à proximité des choses et de la vie, l’auteur accorde une écoute impérieuse à l’infini variété des inattendus, des événements, tout ce qui obligent à réorienter la vie, sa vie ; et à la permanence du désir, cette limpidité de la soif qui accompagne « la promesse du poème à venir », nous dit-il. Cette poésie est une véritable féérie où les significations de ce qui se tient à la marge et qui revient au cœur de ce que nous sommes afin de donner pleine existence à nos interrogations.

L’auteur

Né à Liège en Belgique en 1980, Harry Szpilmann a fait des études en philosophie et en arts du spectacle à l’Université Libre de Bruxelles. Il est l’auteur d’une dizaine de livres de poésie publiés aux éditions du Taillis Pré, notamment : Sable d’aphasie (2011), Ces espaces à la base (2014), Liminaire l’ombre (2016), et très récemment, Approches de la lumière (2019). Puis, aux éditions Le Cormier, Les rudérales (2015) et Du vide réticulaire (2017). Lauréat du Prix Émile Polak en 2012, il a en outre collaboré à une vingtaine de revues. Lauréat de la bourse de poésie SPES 2015, photographe amateur et traducteur à ses heures, il a récemment séjourné à Berlin, New York et Istanbul. Il réside actuellement à Mexico City où il se consacre à l’écriture.

Harry Szpilmann, Genèses et magmas I. Éd. orig., 2019.
Tir. lim. à 325 ex. sur Munken Print 115 gr., dont 25 ex. numérotés et signés, accompagnés d’une photographie originale réalisée par l’auteur.
ISBN : 978-2-87598-020-5
L’ex. ord. : 18 €
Un des 25 : 75 €

Soline de Laveleye, Brindilles.

Le Livre

Chaque poésie est tenue pour singulière, soit. Cependant certaine parole poétique se distingue par une capacité d’attention telle, par une force de rayonnement à ce point irrépressible, à partir de circonstances souvent au plus près du quotidien, au plus proche de l’expérience sensible, comme pour faire face à l’inattendu, à l’imprévisible, parfois pour témoigner du presque rien ; mais un presque rien si considérable qu’il bouleverse tout le rapport que l’on entretien avec le monde qui nous entoure, qui nous habite, que nous respirons, et qui respire en nous. C’est que la perspective qu’une telle poésie développe et engage cherche l’adresse de l’autre, du lecteur, pour le rejoindre et le toucher. Sans quoi la parole poétique est vouée à tourner sur elle-même. La poésie de Soline de Laveleye évoque cette nature du quotidien si insistante, tout ce « ronronnement des choses », selon ses propres termes, comme pour se maintenir en elle, en cette réalité qu’elle ressaisit par les mots, par la parole poétique, permettant ainsi d’accéder aux pulsations du corps, inséparables en ses textes de l’imagination et de la pensée. Celles des sensations tout autant, et celle de l’espace en sa clarté comme de ses obscurités, non moins. Une manière, et peut-être la seule, de « rendre le monde visible », pour le saisir ; et au milieu de chantiers en action, pour y ajouter. Alors que chez cette auteure aucune complaisance n’est épargnée face au monde à « apprivoiser » et tel qu’il va ; face à ses dérives ressenties dans les plus infimes moments de l’existence. Cette poésie impulse une dimension critique, un regard à distance, un recul nécessaire à notre acuité, à cette lucidité qui nous est devenue indispensable pour ne pas dire, essentielle, pour vivre à l’époque nôtre.

L’auteure

Née à Bruxelles en 1980, Soline de Laveleye a vécu en Italie et en Belgique. Après avoir résidé en Tanzanie et (où elle a travaillé à plusieurs des projets socio-culturels), puis à Jerusalem. Elle est l’auteure de nouvelles et de poésie. Publications : La Chambre (Liège, Tétras Lyre, 2011) ; La Grimeuse (Bruxelles, M.E.O., 2013) ; Les Phrases de la mâcheuse (Bruxelles, Maelström, 2014). Plusieurs de ses nouvelles ont paru dans la revue Marginales. Un extrait de ce livre est paru dans la revue L’étrangère, no. 46-47.

Soline de Laveleye, Brindilles, Éd. orig., 2019.
Tir. lim. à 325 ex. sur Munken Print 115 gr., dont 25 ex. numérotés et signés, accompagnés d’une gravure originale réalisée par Charley Case.
ISBN : 978-2-87598-018-2
L’ex. ord. : 14 €
Un des 25 : 150 €

Élodie Simon, De hautes erres.

Le Livre

Dès l’ouverture de ce livre, qui est aussi le premier recueil de poésie d’Élodie Simon, le lecteur est immédiatement ébloui par l’inventivité de sa syntaxe, par l’éclat de son lexique, et par l’acuité de sa perception des choses et des événements. D’autant qu’elle refuse d’attribuer d’avance le sens de ce qu’elle approche et cherche à rendre par la parole poétique. Ainsi prend forme une véritable passion pour l’évocation des sensations relevant de la perception du fait de notre simple présence aux lieux, à ce qui les compose et nous les rend quelque peu familiers, là où brûle le feu jamais apaisé de la perception sensible. Cette parole poétique n’hésite pas à se déplacer sur plusieurs terrains à la fois, et simultanément. Le sens de l’étrange dont elle fait preuve se rend disponible à tout événement. Souvent la saisie de ces événements conduit à l’évocation discrète de ce qui remonte de l’enfance, pour ne prendre que cet exemple. Et c’est toute l’expérience individuelle qui se transcende, pour atteindre dans ses assemblages si singuliers une intensité émotionnelle sans ne jamais céder sur cette attention continue et approfondie de la réalité. C’est comme si rien n’échappait à sa mémoire immédiate, au point que les similitudes, les différences et les répétitions dont est faite l’expérience propre de la vie, parviennent à nous faire entendre les mots dans leur nudité où sous les habits d’une fraîcheur retrouvée. Ainsi cette poésie témoigne d’une mutation du regard que nous portons sur le monde, sur l’accélération des bouleversements qui en définissent les singularités toutes actuelles. C’est le constat qui peut être fait de ce qui transforme le sensible, ici porté à la langue poétique. Il suffit, pour prendre la mesure des changements de perspective que l’auteure propose sans l’air d’y toucher de lire ce passage pour s’en rendre compte : de dédales en rameaux / d’errances en gestations / surgi d’imprévus modelages / il habite un lieu / où les traits ne cessent. Cette poésie porte en elle ce refus incessant de prendre retard sur la vie.

L’auteure

Jeune auteure née en France, elle est doctorante en philosophie à l’université Paul Valéry Montpellier III. Ne craignant ni la complexité ni l’engagement en profondeur dans sa volonté de penser le réel et le monde, elle interroge la création artistique sous toute ses coutures, et telle que la montre le poète, en tant que voie d’une exploration qui mène l’homme à l’homme. Elle écrit de la poésie depuis plusieurs années et a récemment publié en revue, notamment Un fils, dans la revue Triages. Quelques extraits De hautes erres sont parus dans le volume 43-44 de la revue L’étrangère.

Élodie Simon, De hautes erres.
Tir. lim. à 325 ex. sur Munken Print 115 gr., dont 25 ex. numérotés et signés, accompagnés d’un dessin-empreinte original réalisée par Pierre-Yves Soucy.
ISBN : 978-2-87598-010-9
L’ex. ord. : 15 €
Un des 25 : 125 €

Harry Szpilmann, Genèses et magmas II. À la façon de la phalène.

Le Livre

Dans la foulée de son livre précédent intitulé Genèses et magmas I, Harry Szpilmann développe dans ce second volume, en reprenant et prolongeant le titre du premier, sa réflexion, cette fois, sous la forme de fragments. Il propose à ses lecteurs une véritable poétique où l’expérience existentielle est relayée par celle d’une pensée qui vient soutenir et éclairer le processus de création, afin de motiver et de fonder sa poétique, en ouvrant, et en élargissant les domaines explorés dans ses suites poétiques proprement dites. A ce titre, le lyrisme sans pathos de Harry Szpilmann comporte une dimension critique qu’il paraît impossible de dissocier de sa démarche poétique. Cette dimension critique, nous le savons plus que jamais, est présente dans les diverses démarches poétiques chez les meilleurs poètes de la modernité. Elle parvient à établir des liens multiples, féconds, réciproques, voire même indissociables, entre la création poétique et la pensée qui l’habite. Et ce registre singulier trouve une forme exemplaire dans toute l’œuvre de ce poète si actuel. Certes il s’agit d’une autre manière d’interroger le monde et la vie en interrogeant le poème lui-même, et tout ce qui nourrit le poème par la même occasion. Et en interrogeant le poème, c’est tout le réel qui se trouve pris dans ses filets : « Le réel étant matière intensive inachevée, écrit-il, la Parole qui s’en soucie et s’y attache, nécessairement se verra remisée en l’Ouvert – intangible séjour où les puissances intensives se recoupent et s’enchevêtrent, illimitées, se mêlent et se confondent et se fondent, et où le Dire se déployant ne le pourra qu’en affleurements, qu’en suggestions, ou en balbutiement ». Ce qui fait de la poésie, pour l’auteur de ces fragments, « notre plus sûre et notre plus exigeante alliée… ».

Harry Szpilmann, Genèses et magmas I. Éd. orig., 2019.
Tir. lim. à 325 ex. sur Munken Print 115 gr., dont 25 ex. numérotés et signés, accompagnés d’une photographie originale réalisée par l’auteur.
ISBN : 978-2-87598-021-2
L’ex. ord. : 15 €