Description
Ce deuxième livre de Philippe Rivaud publié par les éditions Le Cormier semble bien se situer dans un courant poétique qui va de René Char à André du Bouchet et Jacques Dupin. Mais c’est sur le terrain le plus abstrait (du moins du point de vue de la construction linguistique, mais aussi sous l’angle inattendu de la pensée) et le plus concret (celui de son pouvoir de saisie de tout ce que la perception donne à nos sens, depuis les sensations conduites jusqu’à nos impressions les plus vives) que se révèle véritablement cette écriture. Le premier mouvement de celle-ci va au plus démuni, à ce qui transparaît depuis le fond des choses et du monde. Une manière d’ouvrir les yeux comme si tout ce qui nous entoure et revient par la mémoire n’avait jamais auparavant fait l’objet de notre attention. Car cette poésie est une leçon d’attention à ce qui nous est familier, et qui pourtant ne s’accorde pas à notre vision comme si rien n’avait d’importance. Un instant, pour peu qu’on lui soit accueillant, aussi imprévu soit-il, donne lieu à cette profondeur du monde qui nous habite. Cette extrême attention atteint un degré d’intensité dès que l’insistance ne cède pas devant l’ordre des choses du monde. Ainsi peut-on lire : C’est ce qu’on appelle Destin : être en face / et rien d’autre et toujours en face.
Philippe Rivaud est né en 1972. Docteur en sciences politiques, ses premiers contacts avec l’écriture l’ont d’abord porté à la chronique littéraire (1996-2001). Epure poétique et écriture sensible fondent son oeuvre. Il est l’auteur de trois recueils de poésie publiés aux éditions L’arbre à paroles (L’Heure blanche 2013) et Le Cormier (Le bois l’allumette 2015, La Clefs de Champs 2019).
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